En 2000,
L’Agence AR-QUO avait déjà redonné vie à un bâtiment, situé au cœur de Toulouse, au croisement d’axes majeurs de la Ville, un bâtiment qui faisait parti de la mémoire collective des Toulousains, qui était resté abandonné plusieurs années suite à un incendie… Carrefour commerçant, ce lieu fût le comptoir des ventes de la Compagnie Française des Tissus. Tout moment de vie future a besoin d’un ancrage dans le passé. Les architectes de l’agence AR-QUO avaient réuni 3 époques. 3 passés. 3 temps.
L’intervention avait consisté à rénover les 2 époques de construction du bâtiment existant en y greffant une 3ème époque ….
En 2010,
L’occasion nous est donnée d’imaginer une suite. Cette fois-ci, l’agence AR-QUO associée à Philippe GAMBINO Architecte Designer, propose une 4ème époque, une nouvelle écriture, un nouveau paragraphe dans l’histoire de ce bâtiment : « imaginer à quoi pourrait ressembler ce bâtiment dans 50 ans ».
Pour répondre au besoin de densification de la Ville, freiner l’étalement urbain, nous avons imaginé une surélévation dont l’agrafe avec l’existant se ferait par une maille de Trespa.
Une succession de filtres et d’obliques traversent les panneaux composites qui s’articulent telle une verticalité raisonnée.
Un motif de dentelle rappelle l’imaginaire des tissus d’autrefois, il est renforcé à la fois par de nombreuses perforations dans la structure générale en panneaux de Trespa mais également par les ombres portées de cet effet de dentelle sur les façades enduites à la chaux.
Une double peau de forme libre, s’opposant à l’orthogonalité des bâtiments existants, s’écartant par endroit des façades pour y glisser des loggias illuminées et ombragées.
Cette peau décollée des façades, par son jeu d’ombres, crée une profondeur de champs, une vibration, une 4ème musique.
Une double peau légère, perforée, filtrante et protectrice, laissant entrevoir les façades, respectant sans le dénaturer le Patrimoine …
Une double peau percée d’ouvertures aléatoires laissant voir la vie, « comme un bas déchiré laissant voir la peau … »
En 2060,
Cet « habit » de Trespa de forme organique, fantasmagorique, permettrait peut-être à ce bâtiment de s’inscrire dans le futur, et de devenir un signal dans la Ville, un Phare…